Le Siamois, un chat Royal
Il était une fois , au pays du Royaume du Siam , des chats
d'une beauté rare , uniques en leur genre.
Privilège de la famille royale et de la haute bourgeoisie , ces chats étaient
gardés soigneusement dans le palais royal.
Le siamois aurait été représenté sur un manuscrit provenant d'Ayuthia (capitale du Siam) datant de 1350. On l'aurait également découvert en Russie entre 1793 et 1794 dessiné sur une vieille gravure.
De nombreuses légendes racontent l'apparition du Siamois, dont une racontée par Georges Cansdale "les animaux et les hommes" qui dit que lors du voyage sur l'arche de Noé, un singe serait tombé amoureux d'une lionne. Ce serait la raison pour laquelle on entend que le siamois a l'agilité d'un singe et le courage d'une lionne!
La légende veut que le Siamois avait un léger strabisme à ses
origines car il gardait férocement les trésors royaux du Siam ; il les fixait
avec une attention telle qu'il en louchait.
La légende veut aussi que la queue du Siamois soit affublée d'un noeud ou d
'une cassure.
Pour cause , les princesses royales accrochaient leurs anneaux autour de la
queue du chat afin de ne pas les perdre pendant la baignade.
Les chats siamois (en Thaï : วิเชียรมาศ ou wichien-maat, que l'on pourrait traduire soit en "Diamant de Lune", ou soit en "Or et Diamants" ) ont existé pendant des siècles au Siam.
En réalité, ce sont les anglais qui ont été les premiers fascinés par cette race et ont été le chercher jusqu'au Siam pour les importer chez eux. A l'exposition féline au Cristal Palace du 16 juillet 1871, deux siamois ont été montrés. Ils n'ont pas du tout été apprécié par le public, car d'allure très différentes des chats connus pour l'époque en Angleterre. Ils ont été qualifiés comme étant un chat de "cauchemar", laid et effrayant. Comparé au Shorthair britannique et aux chats persans qui étaient bien connus à la plupart des Britanniques, ces importations siamoises étaient plus longs et moins "trapu" du corps, ils avaient des têtes qui étaient moins rondes avec des museaux triangulaires et avaient de plus grandes oreilles. Dès leur arrivée en Grande-Bretagne ils ont été appelés " chat royal du Siam ".
Les premiers siamois connus datent de 1884, Pho et Mia, mais ils n'étaient pas destinés à l'élevage. On dit que le roi du Siam aurait fait cadeau d'une paire de siamois au vice-consul britannique, qui les rapporta en Angleterre pour les donner ensuite à sa soeur Lilian Gould-Veley. Elle aurait écrit par la suite, que son frère avait acheté au Siam, un des deux chats pour un prix futil à un marchant ambulant, et non offert par le roi du Siam. La même année , un diplomate rapporta également deux
sujets de Bangkok en France.
Les années se succédèrent. L'importation de siamois révéla un engouement envers la race.
Tous les pédigrées des chats siamois d'aujourd'hui descendent d'environ onze chats qui ont été importés directement du Siam, jusqu'en Angleterre vers les années 1880. Du nouveau sang a été présenté plus tard au 20ème siècle et plus précisément après le dernière guerre mondiale, qui a été dévastatrice auprès du siamois ainsi que d'autres races d'ailleurs. Cependant, les onze originaux restèrent la base du pedigree Siamois.
Il est important de relever que plusieurs éleveurs ont cru qu'il y avait deux types (morphologies) de siamois. Mme Veley aurait elle-même écrit que son chat (Pho) avait une ligne plutôt mince et que son second chat (Mia) était plutôt robuste et rond. Par la suite, Mme Carew Cox, une juge d'exposition féline et fondatrice du premier club Siamois, aurait constaté également, voir deux types de lignes : l'un compact, avec un corps court, des jambes courtes et une tête ronde, tandis que l'autre avec un corps et une tête mi-longue, agile et sinueux.
Les anglais ont commencé à tenir des expositions félines et ont développé des normes pour les pedigrees des chats. M Harrison Weir a écrit un standard de la race siamois en 1892 comme étant un chat de type oriental, différent des chats britanniques ronds. En 1902 fut fondé le premier club félin de race : "the Siamese Cat Club". Ce fut la première fois qu'on faisait la distinction entre le "chat Royal du siam", décrivant la couleur seal point connue aujourd'hui, et le "chat Chocolat du Siam", décrivant le tonkinois ou le burmèse d'aujourd'hui.
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Croquis dans le livre de Mr Harrison Weir, 1889, et président du " The National Cat Club" |
WANKEE, premier champion siamois, importé de Hongkong par Md Robinson en 1895
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Md Clinton Locke, USA
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CORA, 1898, appartenant à Md Armitage
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ROMEO et JULIET, de V. Campbell, 1903, Angleterre
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Après la première guerre mondiale, le siamois était un animal de compagnie plutôt commun dans les familles. Beaucoup de propriétaires en admiration devant leurs chats, s'introduisirent dans les expositions félines. Ces siamois de compagnie étaient presque toujours légèrement plus ronds que ceux des éleveurs qui les surnomèrent "Applehead" (appellation pour une mauvaise critique). L'Applehead était de type assez proche des siamois originaux importés du Siam ; modéré et plus arrondi que le siamois moderne, mais la différence était encore minime.
En 1933, un nouveau standard de race fut enregistré par "the Siamese Cat Club". Et en 1935, la couleur "blue point" a été ajoutée en tant que couleur reconnue. En 1958, le standard fut encore modifié, les couleurs "chocolate point" et "lilac point" ont été ajoutées.
siamois : 1937
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Salween Fairmaid, couleur blue point, 1945, (Siamese Cats, Phyllis Lauder 1950)
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VERS LES ANNEES 1960 :
Le siamois ultra moderne apparut et il commença à dominer les scènes des expositions félines. Les Appleheads disparurent du hall d'exposition. C'est ainsi que le vieux type de siamois, avec un pedigree de siamois, pouvait concourir mais il était souvent éliminé pour un manque de mérite parce qu'il n'avait pas le même type de corps que les autres siamois.
NIAD SOM PHONG, 1960 (photo : "Die Edelkatze" nr 3, 1968)
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VERS LES ANNEES 1980 :
Les éleveurs de siamois modernes sélectionnèrent les chatons avec un aspect plus extrême en les multipliant. Cela donna le siamois moderne actuel que nous pouvons voir dans les expositions.
Il était devenu quasiment impossible de trouver un applehead avec un pedigree siamois. Il était donc juste que les éleveurs de chats Applehead aient l'intention de récupérer la race. Ils ont commencé à se réunir pour faire reconnaitre l'ancien type de siamois par les associations félines du monde. Les idées des éleveurs différaient pour l'aspect idéal du siamois original applehead. Certains ont estimé qu'il devait avoir la tête et le corps de style oriental modéré, d'autres avec une tête ronde et un corps plus ou moins comme un shorthair britannique. Les éleveurs se sont donc dit que l'applehead devait être l'opposé polaire du siamois moderne, ils ont donc inventé deux noms afin de les reconnaitre. La version dirigée vers le rond s'est appelée "traditionnel" et la version orientale modérée s'est appelée "classic".
VERS LES ANNEES 1990 :
Quelques éleveurs allemands se sont réunis et ont décidé d'écrire un standard de race pour le siamois "traditionnel" qui est devenu "THAÏ". L'officialisation de la race a été gagnée en 1990 par le WCF (World Cat Federation), association féline influente.
Quelques éleveurs de chats thaï ont donc commencé à augmenter le minuscule patrimoine héréditaire de l'Applehead en le croisant intensivement avec d'autres races. Heureusement, tous les éleveurs de thaï n'ont pas approuvé d'hybrider le siamois applhead. Ceux là ne multiplient toujours que des lignées Siamoises, travaillant dur pour trouver les lignes de pure race.
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